Formule 1 : Red Bull encore favoris, la silly-season, Alpine... Les enjeux de la saison 2024
Les enjeux de la saison 2024 de Formule 1
Le cirque de la Formule 1 fait son grand retour ce jeudi 29 février pour le Grand Prix de Bahreïn à Sakhir. Grands favoris à leur propre succession, Max Verstappen et Red Bull visent un nouveau titre, tandis que la concurrence essaye de réduire l'écart. Présentation des enjeux d'une nouvelle saison excitante.
Max Verstappen puissance 4 ?
Le nouveau roi de la Formule 1, c'est bien lui. Max Verstappen est entré dans l'histoire la saison dernière. Record de points, de victoires, de succès consécutifs, il n'a rien laissé à ses adversaires. Il est aussi devenu le troisième pilote le plus victorieux de l'histoire avec 54 victoires, devançant ainsi Vettel (53) et Prost (51). Et s'il est encore loin des 103 victoires de Lewis Hamilton, ou même des 91 de Michael Schumacher, il pourrait bien continuer de s'en approcher. En effet, pour la troisième année consécutive, Red Bull arrive en grand favori, fort de trois titres de champion pilote et deux championnats par équipe consécutifs. Et ce n'est pas les tests de pré-saison organisés à Bahreïn du 21 au 23 février, lieu du premier Grand Prix, qui affirmeront le contraire.
Si Carlos Sainz et Ferrari se sont offerts le meilleur temps des trois jours, l'écurie autrichienne semble avoir encore une bonne marge de manœuvre. Durant l'hiver, Adrian Newey, le cerveau de Red Bull, s'est même permis de changer le concept de la voiture, estimant que celui de 2023 était arrivé en fin de cycle. Il se murmure ainsi que l'équipe au taureau ailé pourrait rapidement amener une monoplace sans ponton, à la manière de Mercedes en 2022 et 2023. De quoi mettre un coup sur le crâne des flèches d'argent, qui n'ont jamais réussi à faire fonctionner cette idée. Et même si ce parti pris ne s'avérait pas aussi dominant que prévu, il faudrait encore pour les adversaires battre un Verstappen au sommet de son art. Mais attention, la vérité des tests de pré-saison n'est pas toujours celle du premier Grand Prix.
La lutte pour la deuxième place
Alors, qui pourrait embêter le Néerlandais, si ce n'est une voiture plus capricieuse que prévue ? Si on pense bien évidemment en premier lieu à son coéquipier Sergio Pérez, on peut légitimement exprimer des doutes sur sa capacité à rivaliser avec le triple champion du monde. Une saison 2023 ratée, où il n'aura devancé son coéquipier que lors de ses victoires à Jeddah et Bakou, et une deuxième place au championnat obtenu en fin de saison face à Hamilton. Dans une Red Bull, il semble néanmoins le mieux armé pour être "sacré" vice-champion. Derrière, Ferrari a semblé rassuré par les tests de pré-saison. "Je crois que nous sommes partis du bon pied", estimait Fred Vasseur, le patron de la Scuderia. De son côté, Charles Leclerc était satisfait. "Tout ce que nous attendions de cette voiture, nous l'avons eu en piste". Une bonne impression confirmée au chronomètre par le meilleur temps de Carlos Sainz. Mais si les deux hommes espèrent capitaliser sur la bonne fin de saison 2023, il reste encore du boulot pour rivaliser avec Red Bull. Néanmoins, la Scuderia part favorite dans la lutte à la seconde place.
Les principaux concurrents des Rouges pourraient, une fois n'est pas coutume, se nommer Mercedes. Si Hamilton estimait qu'il restait "encore du travail à faire", les tests à Bahreïn ont rassuré les Flèches d'Argent. 3e du championnat l'an passé, le Britannique voudra finir son histoire avec l'écurie située à Brackley de la meilleure des manières. De son côté, Russell devra s'affirmer comme le digne successeur de son compatriote et convaincre Toto Wolff qu'il peut être le leader de l'équipe. Après une saison 2023 terminée en boulet de canon, McLaren espère partir de moins loin cette saison. Toujours dans le top 10 lors des essais, Norris et Piastri pourraient jouer les premiers rôles si le développement est au rendez-vous. Enfin, Aston Martin semble continuer sur la lancée de sa fin de saison discrète, et n'est pas attendue pour jouer devant à Bahreïn. Mais encore une fois, seule la vérité de la piste comptera, et si un homme est capable de créer la surprise, c'est bien Fernando Alonso.
Quelle saison pour Alpine ?
En difficulté en 2023 avec une 6e place au classement constructeur, son pire résultat depuis la saison 2017, et un bouleversement important au sein de son organigramme avec les départs de Laurent Rossi et Otmar Szafnauer notamment, Alpine a choisi de repartir sur de nouvelles bases. Déjà tournée vers 2026 et le changement de réglementation, l'écurie française a totalement changé le concept de sa voiture. Complètement nouvelle, Alpine espère avoir plus de marge de manoeuvre pour développer, l'A523 n'ayant pas un gros potentiel. Mais si l'optimisme est de mise en ce début de saison, les essais de pré-saison n'ont pas été très rassurants. Les deux pilotes français Gasly et Ocon s'attendent ainsi à un début d'année difficile. "Nous savons que nous ne sommes pas là où nous voulons être en termes d'équilibre et de performances.", a déclaré le premier après les tests de Bahreïn. En conférence de presse mercredi, le second a tempéré. "Nous ne savons pas exactement ce qu'il en est. Ce n'est pas fini, il va encore y avoir des choses à jouer, il faut aller de l'avant". Si l'Alpine semble, selon les observateurs, en difficultés aérodynamiquement et en surpoids, ses pilotes veulent garder espoir avant le début de la saison. "Il va falloir du temps, mais je suis sur qu'il y a beaucoup de choses que nous pouvons améliorer", a rassuré Ocon. "Nous devons regarder vers l'avant et trouver des solutions parce que nous en avons", a expliqué son coéquipier. Si l'optimisme est de mise en ce début de saison, Alpine va devoir rapidement trouver des solutions, car les deux Français sont en fin de contrat et pourraient rapidement s'impatienter.
Une silly-season de feu
Si le spectacle en piste pourrait en prendre un coup en cas de nouvelle domination de Red Bull, il devrait y avoir de nombreux rebondissements hors piste. En effet, pas moins de treize pilotes sont sans baquets pour la saison prochaine, à l'aube du premier Grand Prix de l'année. Après les prolongations de Norris et Leclerc cet hiver, le premier tremblement de terre a eu lieu le 1er février dernier avec l'annonce du départ de Lewis Hamilton de Mercedes pour Ferrari en 2025. Une véritable bombe, qui pousse Sainz vers une autre équipe. L'Espagnol aurait des touches chez Audi, qui remplacera Sauber en 2026. Mais alors, qui remplacera le Britannique chez Mercedes ? C'est LA question qui agite le paddock. Et si plusieurs noms sont régulièrement cité (Ocon, Alonso, Sainz ou même Albon), le favori ne serait nul autre que le (très) jeune Andrea Kimi Antonelli, 17 ans. Champion de FRECA, il monte directement en F2 avec PREMA. En cas de bonne saison, il pourrait passer directement chez les Flèches d'Argent. Wolff a d'ailleurs déclaré, "Nous avons un jeune qui pilote à un très haut niveau, je voulais simplement garder cette option ouverte.", en parlant de sa non proposition d'un contrat longue durée à Hamilton.
Outre Mercedes, qui sera dans le second baquet chez Red Bull ? Perez va devoir montrer plus de choses pour espérer conserver sa place, tandis que Ricciardo et Tsunoda rêvent de la lui prendre. Ce pourrait aussi être la saison de la dernière chance dans le clan autrichien pour les deux hommes. En effet, plusieurs jeunes pilotes Red Bull attendent avec impatience un baquet chez Visa Cash App RB. Lawson, Iwasa et le Français Isack Hadjar, au moins une place devrait se libérer pour un de ces trois là. Un autre Français attend sur la touche, Théo Pourchaire. Champion de F2, le jeune homme roulera en Super-Formula. Au sein de l'académie Sauber, les places semblent bouchées pour lui avec l'arrivée de Audi. Il faudra peut-être regarder ailleurs. Autre Français, Victor Martins pourrait profiter de l'impatience de ses compatriotes Gasly et Ocon. Les deux hommes, en fin de contrat, pourraient quitter Alpine, laissant la place au pilote de F2 en cas de bonne saison. Même chose chez Williams. Annoncé partant, Albon devrait profiter des opportunités du marché pour rejoindre une équipe plus performante. De son côté, Sargeant a la pression après une première saison où il a sauvé sa place in-extremis. Les jeunes de la Williams Academy Colapinto et O'Sullivan ont là une belle occasion de trouver leur place en F1. Enfin, chez Haas, Bearman semble avoir déjà son baquet sécurisé avec six séances d'essais libres au cours de la saison. Sauf catastrophe, il sera dans l'écurie américaine en 2025. Reste à savoir qui de Magnussen ou Hülkenberg perdra sa place, si ce n'est les deux.
La saison 2024 sera donc agitée aussi bien sur la piste qu'en dehors, et il faudra suivre avec intérêts une silly-season qui devrait enflammer le cirque de la Formule 1. En attendant, il est maintenant l'heure de retrouver en piste nos pilotes favoris à Bahreïn pour le début de la nouvelle saison !
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