MotoGP : Retour sur une saison sous haute tension

 Le récit d'une saison haletante

Au terme d'une lutte acharnée avec Jorge Martin, Francesco Bagnaia à remporté son deuxième titre de champion du monde MotoGP à Valence, dimanche 26 novembre. Retour sur une saison sous haute tension.


Bagnaia et Ducati célèbrent un 2e titre d'affilé. (@ducaticorse)


    Trois. C'est le nombre de victoires qui ont échappé aux Ducati, en vingt courses cette année. L'ultra-domination de la marque italienne dans la catégorie reine de la moto continue de se renforcer. Avec huit machines sur vingt-deux, l'écurie de Davide Tardozzi n'a laissé aucune chance à ses rivaux. Six Ducati dans les neuf premiers au classement et même un triplé au championnat, mais dans trois équipes différentes. Leurs rivaux n'ont pas existé. Et pourtant, cette saison nous a régalé. Un duel en particulier.


Bagnaia vs Martin, duel inattendu

    Ce n'est pas vraiment lui qu'on attendait. On le savait rapide. Très rapide sur un tour. Mais encore trop irrégulier pour se battre pour le titre de champion du monde. Qui plus est face à Bagnaia, monstre de régularité. Ducati aussi, n'avait pas misé sur lui. Pourtant, Jorge Martin a bel et bien fait trembler "Pecco" jusqu'à la dernière course de la saison. Alors que les Rouges lui avaient préféré Enea Bastianini au sein du team usine en 2023, le pilote Pramac avait une revanche à prendre sur ses patrons. Avec quatre victoires en Grand Prix et neuf en course sprint, le "Martinator" n'est pas passé loin d'un premier titre de champion du monde. Mais en face, il y avait Pecco Bagnaia. Champion en titre, l'Italien réalise une grosse première partie de saison. Cinq victoires le dimanche, trois autres en sprint, le tout en dix week-end. Et un total de quinze podiums en vingt courses, sprint et Grand Prix confondus. À mi-saison, l'écart est de 62 points entre les deux hommes. 


Une fin de saison explosive

    C'est en Catalogne, 11e manche du championnat, que la dynamique s'inverse. Bagnaia chute lourdement au départ de la course. 3e, Martin lui reprend seize points. Avant d'enchaîner cinq victoires et une deuxième place en six courses (sprint et Grand Prix). Dans le même temps, Bagnaia sauve les meubles avec cinq podiums, mais chute en Inde et laisse la 2e place à son adversaire. Et en Indonésie, après une nouvelle victoire en sprint, Martin prend la tête du championnat. Avant un tournant le dimanche. Largement en tête, l'Espagnol chute tout seul et laisse la victoire à Bagnaia, parti 13e. L'Italien reprend la tête du championnat. Le week-end suivant, le pilote Pramac, de nouveau seul en tête, subit les conséquences d'un mauvais choix de pneus et perd la victoire dans le dernier tour. L'Espagnol doit se contenter de la 5e place, quand son rival prend la 2e. Ces deux courses coûtent probablement le titre au Martinator. Loin de s'avouer vaincu et malgré trente-trois points de retard à quatre manches de la fin, l'Espagnol se redonne de l'espoir en Thaïlande en remportant les deux courses. Treize points séparent alors les deux hommes. Mais Bagnaia va sortir trois week-end de champion. 3e en Malaisie, 2e au Qatar, vainqueur à Valence. Dans le même temps, trop nerveux, Martin gâche ses chances et n'a jamais pris le dessus sur l'Italien le dimanche. Le dernier Grand Prix est à l'image de la saison. Martin remporte le sprint et se laisse de l'espoir, avant de craquer le dimanche en chutant au sixième tour, laissant la victoire et le titre à Bagnaia. Alors que Pecco a confirmé son statut de patron cette année, l'Espagnol en a acquis un nouveau. Celui du challenger numéro 1.


Johann Zarco sur le podium après sa première victoire en MotoGP. (@johannzarco)

Zarco au paradis, l'enfer de Quartararo

    Derrière ce duel, nos Français ont connu des destins opposés. Coéquipier de Martin chez Pramac, Johann Zarco a terminé 5e du championnat et réalisé la meilleure saison de sa carrière. Six fois sur le podium, le Français a remporté le premier Grand Prix de sa carrière en Australie, au terme d'une course complètement folle. Après avoir dépassé Bagnaia, Di Gianantonio et Binder, "Jojo" a effectué un dépassement viril sur son coéquipier dans le dernier tour pour s'offrir la victoire. Une libération pour celui qui n'avait plus gagné une course depuis 2016 et son deuxième titre de champion du monde moto 2. À l"inverse, Fabio Quartararo a souffert dans une année qu'il a qualifié de "pire saison de ma carrière". Au guidon d'une Yamaha en perte de vitesse, le Français n'a jamais pu lutter face aux meilleurs. Frustrant quand on voit le rythme de course que le champion 2021 est capable de produire quand il est seul en piste. Mais le manque de rythme en qualification associé au déficit de puissance de sa moto a compliqué les dépassements et les courses d'El Diablo. Le Niçois a tout de même réussi à sauver sa saison avec trois podiums, à Austin, en Inde et en Indonésie, 3e à chaque fois. Alors que Quartararo continuera l'année prochaine avec Yamaha, Zarco va lui quitter Pramac pour LCR Honda. Deux machines en difficultés cette année qui, on l'espère pour nos français, redresseront la barre cette hiver.

Hugo Jannière

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