Philipsen roi du sprint ! (Tour de France)

4ème victoire d'étape pour Philipsen à Moulins

Au terme de la 11ème étape du Tour de France à Moulins, Jasper Philipsen a une nouvelle fois démontré sa supériorité sur les sprints massifs en remportant sa 4ème victoire d'étape sur ce Tour. Pas de changement au classement général.

Une journée calme

    Au lendemain d'une étape qui aura sans nul doute marqué les organismes, les coureurs avaient rendez-vous pour 180 km entre Clermont-Ferrand et Moulins. Une étape sans difficulté majeure, promise aux sprinteurs. Avant les grosses cuisses, l'échappée. Dès le départ, Amador (EF Education-EasyPost) lance une offensive, rejoint par Daniel Oss (TotalEnergies) et Mathis Louvel (Arkea-Samsic). Les 3 hommes vont vivre une journée à l'avant sans jamais pouvoir croire à la victoire, le peloton contrôlant parfaitement les fuyards. À 50 km de l'arrivée, Louvel choisit de se relever, suivi par Amador. Dans un dernier effort en solitaire, Oss va résister au peloton jusqu'à une quinzaine de kilomètres du but. Repris, le coureur italien laisse la place à l'explication finale des grosses cuisses.







Philipsen à nouveau vainqueur. (Crédit Photo : @LeTour)

"Ce n'est pas facile du tout, je suis donc très content que tout se passe bien. C'est un Tour de rêve pour l'instant.", a déclaré le maillot vert après l'étape.

Philipsen puissance 4

2ème à Limoges dans un sprint particulier en montée, Philipsen (Alpecin-Deceuninck) avait à coeur de remettre les choses au clair aujourd'hui à Moulins. Dans un final décousu, rendu dangereux par la pluie tombée plus tôt dans la journée, le Belge a dû se débrouiller seul comme un grand en l'absence de son poisson-pilote Mathieu Van Der Poel, distancé. Alors qu'aucune équipe n'arrivait à imposer son train en tête de peloton, le maillot vert a eu le nez creux en prenant la roue de Groenewegen (Jayco-AlUla), bien lancé par son équipier. Plus fort, Jasper "The Master" n'a eu qu'à faire parler sa puissance pour doubler le Néerlandais et s'imposer avec plus d'un vélo d'avance. Une nouvelle démonstration du maillot vert, qui semble imbattable sur les sprints massifs. Avec 4 victoires, le Belge pourrait encore améliorer son score avec encore au moins 3 étapes qui lui sont favorables. 5 victoires sur le Tour, ce n'est plus arrivé depuis Marcel Kittel en 2017. Voilà le nouvel objectif de la fusée Belge.

Des rivaux pas au niveau

    La domination écrasante de Philipsen au sprint est dû bien-sûr à son niveau impressionnant mais aussi à la faillite de ses rivaux. Alors qu'on annonçait un plateau de sprinteurs royal pour cette édition de la Grande Boucle, on se retrouve avec l'impression qu'un homme se balade sur chaque arrivée massive. Fabio Jakobsen (Soudal-QuickStep), champion d'Europe et vainqueur d'une étape du Tour en 2022, n'a jamais existé sur les sprints. Tombé à Nogaro, le Néerlandais n'a été dans le top 10 que sur la 3ème étape, 4ème à l'arrivée. 15ème aujourd'hui, il est l'une des grandes déceptions de cette première partie de Tour de France. Autre coureur qu'on attendait à un meilleur niveau, Caleb Ewan (Lotto-Dstny). L'Australien, 15ème aujourd'hui, compte tout de même 2 podiums sur les deux premières arrivées massives, avec une deuxième place à Nogaro, battu sur la ligne seulement par Philipsen. Cependant on attendait mieux du quintuple vainqueur d'étape sur la Grande Boucle (3 en 2019 et 2 en 2020), qui n'a plus gagné sur le Tour depuis 3 ans. Autre rival dont on attendait mieux, le 2ème du jour Dylan Groenewegen. Si celui-ci semble aller de mieux en mieux au fil des jours (au-delà du top 5 les deux premiers sprints, 5 à Bordeaux, 4ème à Limoges et 2ème aujourd'hui), il ne semble pas encore capable d'inquiéter réellement le maillot vert, comme en témoigne son sprint du jour, où il se rassoit sur sa selle quand le Belge de dépasse. Quintuple vainqueur d'étape sur le Tour dont une l'année dernière, Groenewegen est peut-être celui qui semble le plus proche de pouvoir battre Philipsen sur les prochaines arrivées massives, au vu de sa forme montante. On peut aussi mentionner Van Aert, mais celui-ci joue sur tellement de tableaux qu'il perd forcément des forces. Un Philipsen impeccable donc, combiné à des rivaux pas au niveau, mais à qui ils restent des opportunités pour tenter de détrôner celui qui est, pour le moment, le roi du sprint.



Hugo Jannière

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